Adieu dame blanche
Je t’avais protégée,
Guettée, veillée, surveillée,
Chaque fois que je bougeais,
Ne serait-ce que d’un pas
Je vérifiais que tu ne risquais rien
Que tu n’étais pas en danger,
Que personne ne cherchait
A t’enlever de moi.
Jalousement, je te surveillais
Je ne laissais personne, grand ou petit
Te convoiter, s’approcher, te regarder
Imaginer te saisir, t’enlever,
T’arracher à mon attachement
Te prendre, t’arracher à ma vue
T’emmener vivre ailleurs
Loin de moi, de mes yeux.
Et puis, un moment d’inattention
Une cigarette allumée,
Deux trois mots m’ont troublé
Et je ne l’ai pas vu.
Il était là, caché, à l’affût,
Se faisant oublier,
Attendant le moment
Pour commettre son crime.Un cavalier bougé, une tour déplacée
Et il est apparu, dévoilant son vrai jour,
Me montrant son dessein :
T’arracher à mes soins.
Tu as vu à mes yeux
Que je n’y pouvais rien
Que malgré mes efforts
Tout allait s’écrouler.
Adieu ma belle dame,
Je t’aimais, dame blanche
C’est un fou qui t’a prise
Un fou noir traitre et fourbe
Il a su profiter de ma légèreté
Pour t’éloigner de moi
Et ruiner mes espoirs
De mater le roi noir.
© JM Bassetti. A Ver sur mer, le 5 Novembre 2014. Reproduction interdite sans accord de l’auteur.
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4 Comments
Jacqueline Satterlee
Très beau and very clever 🙂
Gilles
J’aurais pu dire :
il lui manque une case à celui-là.
dans cette histoire on est tous des pions!
c’est un peu cavalier, non?
Encore un qui critique les noirs !
C’est un cliché, le noir complétement fou avec la belle dame blanche…
Bref, je préfère dire que c’est un super poéme…
Bravo !
Amor Fati
Merci !!!
Le jeu de dames ouvrait moins de perspectives avoue le !!
Nath
Astucieusement écrit