Le printemps des mots
Comment est-il arrivé sur ma liseuse ? Aucune idée. Peut-être caché pendant l’hiver a-t-il développé ses mots et ses phrases en ce début d’avril ? Je ne sais pas.
Toujours est-il qu’hier soir, après avoir terminé « Voix » d’Indridason l’islandais, je me suis demandé ce que j’allais lire pour changer un peu des polars scandinaves qui m’accompagnent depuis le début de 2016. Et je suis tombé sur ce titre : « L’Ecrivain National ». De Serge Joncour. Jamais entendu parler. Ni du titre, ni de l’auteur. J’ai ouvert virtuellement le livre, j’ai commencé à lire l’accroche. Ca me parait plutôt bien pour me changer de la Suède et de l’Islande.
Et me voilà parti. Et me voilà absorbé, scotché.
Et moi qui essaie d’écrire un peu, qui ai publié deux recueils de nouvelles et qui suis en train d’avancer un roman, je me sens petit, humble, minuscule fourmi devant ce raconteur de génie.
La force de l’écriture, la puissance des mots, la manière de faire passer un paysage ou un visage, une pièce ou une assemblée. Nous faire entendre la pluie qui commence à tomber sur une forêt en deux pages, c’est du pur génie littéraire.
Autant dans le dernier Indridason, pourtant parfaitement traduit, j’ai passé des paragraphes entiers, fini des phrases sans même les lire, autant là, je bois chaque paragraphe, chaque phrase, chaque mot. Je vais jusqu’au bout du bout des phrases, avidement, jusqu’à la dernière lettre, pour que rien ne m’échappe. Je reviens même en arrière parfois. Non pas parce que je n’ai pas compris, mais pour avoir le bonheur de la relire cette phrase, tant elle est parfaitement ciselée, comme un bijou par son orfèvre. Tant l’adjectif placé près du nom est exactement celui qu’il faut, choisi avec soin pour faire développer au substantif toute sa puissance et son arôme.
Pour le moment, j’en ai lu 20%. C’est parfait. J’ai encore quatre fois plus de bonheur et de plaisir qui m’attendent.
Merci d’avance à vous, Serge Joncour de m’offrir ce moment de lecture. Je vais vite retourner dans le Morvan suivre vos aventures vers la découverte du meurtrier du Commodore, mais surtout avoir le bonheur de vous lire.
Et attendre la saison prochaine pour voir si un nouveau livre de vous aura poussé sur ma liseuse.
Vous avez lu ce livre ou cet auteur ? Vous avez écrit ce livre (on ne sait jamais…) ?
Ecrivez donc un petit commentaire ci-dessous pour confirmer mes dires ou les contredire (mais ça m’étonnerait…)
Merci