Atelier d'écriture,  Poème

Renaissance

Je vous offre des alexandrins ce matin pour commencer la semaine.
Une photo, quelques mots, c’est le slogan de l’atelier de Bric à Book que vous connaissez bien maintenant !!
Alors bonne lecture dans ce texte court.
En bas de page, une explication tirée de Wikipédia vous rappellera, si besoin, ce qu’était ce fleuve.


© Emma Jane Browne

Je ne sais qui j’étais, si j’ai assassiné
Mon père, ma mère, mon frère, un enfant égaré,
Si j’étais un tyran, un despote éclairé,
Si j’étais général, César, ou bien Pompée,
Responsable de guerres, de mille atrocités.
J’ai sûrement arrêté, trahi et torturé
Des milliers d’innocents, achevé des blessés.
C’est sûr que j’ai volé, joué, dilapidé
Des fortunes, des bracelets, des bagues ou des colliers,
J’ai frappé, dérobé, violé, cambriolé.

J’étais le pire des pires, pareil à Lucifer
C’est pour ça que dix siècles j’ai grillé en enfer.

Je ne sais pas comment, je me suis réveillé
Au bord de la rivière, nu, seul, abandonné,
J’avais froid, j’avais faim. Je me suis retourné :
La porte des enfers était bien refermée.
J’entendais derrière elle les plaintes des damnés.
Pour moi c’était fini, je pouvais retourner
Sur la terre des humains. On m’avait pardonné.
Mais avant de renaître, il fallait oublier
Les erreurs du passé. Boire les eaux du Léthé,
Marcher vers la lumière et tout recommencer.

 

Dans la mythologie grecque, Léthé, fille d’Éris (la Discorde), est la personnification de l’Oubli. Elle est souvent confondue avec le fleuve Léthé, un des cinq fleuves des Enfers, parfois nommé « fleuve de l’Oubli ».

Après un grand nombre de siècles passés dans l’Enfer (le royaume d’Hadès), les âmes des justes et celles des méchants qui avaient expié leurs fautes aspiraient à une vie nouvelle, et obtenaient la faveur de revenir sur la terre habiter un corps et s’associer à sa destinée. Mais avant de sortir des demeures infernales, elles devaient perdre le souvenir de leur vie antérieure, et à cet effet boire les eaux du Léthé, qui provoquaient l’amnésie.

Le Léthé coulait avec lenteur et silence : c’était, disent les poètes, le fleuve d’huile dont le cours paisible ne faisait entendre aucun murmure. Il séparait les Enfers de ce monde extérieur du côté de la Vie, de même que le Styx et l’Achéron les en séparaient du côté de la Mort. La porte du Tartare qui ouvrait sur cette rivière était opposée à celle qui donnait sur le Cocyte.

 

 

 

© Amor-Fati 20 novembre 2017 Tous droits réservés. Contact : amor-fati@amor-fati.fr

22 Comments

Répondre à Amor-Fati Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.