Réponse au terrorisme
Alors là, c’est bien la première fois que ça m’arrive !
J’ai reçu plusieurs mails exigeant (gentiment) que je m’explique sur la disparition de la Tour Eiffel dans mes textes d’hier et de lundi. La disparition pure et simple de la dame de fer parisienne ne suffisait donc pas. Pourquoi et comment ?
Voici ma réponse, en deux mille caractères. Et aller plus loin serait écrire un roman entier sur ce sujet et ce n’est pas mon dessein. J’espère que cette réponse conviendra à celles et ceux qui souhaitaient une explication claire.
Appuyé à la balustrade du troisième étage de la tour d’acier récemment arrivée, Balthazar Lequin observait de haut la statue de Bartholdi posée juste en dessous de lui.
Un par un, tous les symboles des pays les plus puissants arrivaient ici. Il était actuellement en pourparlers avec l’Italie et l’Inde. Des bruits d’attentats étaient parvenus aux oreilles de leurs dirigeants. On savait de source sûre que la tour de Pise à son tour était en grand danger. Et le Taj Mahal également.
Enfant, Lequin avait découvert son don de télékinésie. Il en avait fait un jeu. Déplacer des objets par la seule force de son esprit était son amusement préféré. Petit à petit, il avait joué avec des éléments de plus en plus gros. Toujours avec succès. Et toujours sans laisser aucune trace de son « opération ».
La destruction du Parthénon et l’explosion de l’Opéra de Sidney trois mois plus tard avaient été le point de départ de sa réflexion. Fini de jouer avec des voitures, des camions ou des trains. Le temps n’était plus aux amusements. Les terroristes n’avaient plus peur de rien. Leur dessein était évident : détruire tous les symboles artistiques et culturels des civilisations actuelles ou éteintes.
La multiplication des attentats lui avait donné l’idée de proposer ses services afin de mettre à l’abri les merveilles du monde. Dans le plus grand secret, les états le contactaient et mettaient en lieu sûr leurs chefs d’œuvre en attendant des jours meilleurs.
Nul ne savait où il était ni où étaient stockés les monuments et bâtiments évaporés de leurs places originelles. La discrétion totale était de rigueur. C’était stipulé dans le contrat holographique. Et les chefs d’état le savaient. C’était ça ou la victoire du terrorisme.
En attendant, Lequin jouait et gagnait sur les deux tableaux : il amassait une fortune considérable grâce aux droits de garde phénoménaux qu’il engrangeait jour après jour et il pouvait profiter, pour lui seul, de toutes les merveilles du monde sans avoir à se déplacer.
5 Comments
Cécile-Natacha Carle-Bezsonoff
Astucieux!
JMB
Merci !!
Jackie Satterlee
Excellent! Si seulement c’était possible!
Benedicte D.
Merci!….C’était sympa de jouer comme ça avec nous!…J’adore l’idée et je suis contente que notre envie vous ait poussé dans vos derniers retranchements!!..Je dormirais surement mieux la nuit prochaine en imaginant toutes ces œuvres d’art à l’abri….Le souci étant qu’un marchand reste un marchand, et plein de questions restent ouvertes: que se passera t-il si un pays dépose son bilan par exemple et ne peut plus payer le gardiennage? Ou tombe entre les mains d’individus qui n’en ont rien à faire du patrimoine? Ou si le gardien fait réaliser des faux et revend les vrais aux extra-terrestres?….Merci en tout cas, vous écrivez très bien….
Hasna
ah oui? un « gardien des merveilles » ? bravo,l’idée est intéressante; et j’aime aussi les ouvertures de Bénédicte….