Nuit de folie

La météo nous avait pourtant prévenus. Intempéries prévues pour la nuit de dimanche à lundi.

Il allait pleuvoir des cordes et faire un vent à décorner les bœufs.

Je pensais pourtant avoir pris toutes mes précautions en rentrant les vaches à l’étable hier soir, mais j’avais oublié ma paire de bœufs qui étaient dans le champ que je loue au Père Castor.

Comment allais-je les retrouver les pauvres ?

Et puis un bœuf sans cornes, ça ressemble à quoi ? Déjà qu’il lui manque quelque chose par rapport à un taureau…

Donc ce matin, je me suis levé avec les poules, après avoir entendu des cordes tomber sur mon toit pendant toute la nuit.

Un bruit à réveiller les morts !

Dans la cour, j’ai ramassé le plus de cordes possible, ça peut toujours servir, et je suis parti à la vitesse d’un cheval au galop pour voir si mes bœufs ne ressemblaient pas à des chevaux justement, sans leurs cornes.

Et au galop.

Au passage, je me suis arrêté au cimetière pour voir s’il n’y avait pas trop de morts de réveillés.

Je suis fatigué. Il va falloir que j’arrête de tout prendre au pied de la lettre.

Et rentrer chez moi, manger comme un goret, boire comme un trou, fumer comme un pompier et dormir comme un loir.

Pour une nouvelle nuit de folie !